lundi 18 juin 2018

I don't wanna hurt your feelings so I say nothing


J'aime beaucoup la musique de Courtney Barnett, si je n'avais pas découvert Julien Baker peu après elle, son premier album aurait été mon favori de 2015. Pour l'énergie, l'association du génie et de l'évident dans les textes et cette façon de paraître au summum du cool sans effort.

Je n'avais pas encore eu l'occasion de la voir sur scène mais c'est désormais chose faite depuis que j'ai assisté à sa performance à l'Astra Kulturhaus, club berlinois se transformant régulièrement en salle de concert.
Cheville en vrac et donc station debout pénible oblige (je ne rentrerais pas dans les détails, mais il faut savoir que cet élément s'associe de manière assez douloureuse à un échec à assister à un concert de Panda Bear) je manque sciemment la première partie.

L'australienne arrive, simple jusque dans la tenue pantalon noir t-shirt blanc et commence son set avec Hopefulessness excellent pour commencer aussi bien un album qu'un concert avec son départ murmuré qui précède une explosion. En fait elle va jouer tout son nouvel album Tell Me How You Really Feel dans l'ordre. Choix peu habituel qui donne une dynamique particulière au concert mais qui reconnait d'une certaine manière que l'album n'a besoin que de lui-même pour s'apprécier sur scène, et vu la qualité de celui-ci, difficile de critiquer ce choix.
Ainsi de la montée de Hopefulessness précédemment évoquée au final hymnesque de Sunday Roast, en passant par l'enchaînement magnifique Need a Little Time, Nameless Faceless, on est emportés sans même être surpris.

La suite du concert revient à l'humour des "tubes" Avant Gardener, History Eraser, Depreston ou encore Pedestrian at Best en conclusion du rappel et on se sent juste bien. Car il y a une simplicité dans la présence de Courtney sur scène, qui associée à celle de ses textes et à une forme de bienveillance communicative fait qu'on se sent proche d'elle malgré la taille de la salle.

J'attendais ce concert avec impatience et pour le coup, j'attendrai également les prochains !

mardi 8 mai 2018

Remember how we used to play for you






Il y a quelques jours, j'étais seul en voiture tard le soir, comme souvent dans cette situation, je dégaine ma carte SD de nuit pour me réveiller. Et au passage de Watch Me Fall de Jay Reatard (qu'est-ce que ce type était talentueux et manque aujourd'hui) à Gravé dans la roche de Sniper (qu'est-ce que cet album est puissant et actuel, malgré ses 15 ans), je me suis rendu compte que ça me manquait énormément de ne plus écrire en général, et sur la musique en particulier.


Pour l'occasion je ressuscite cet espace, avec pour commencer un article que écrit il y a plus d'un an en sortant du concert de Jarvis Cocker et Chilly Gonzales à Berlin et que je n'avais jamais publié.

Je crois qu'il n'est nul besoin que je m'étende une fois de plus sur l'amour que je porte au travail de Jarvis Cocker. Même si je l'ai moins exprimé ici, celui que j'ai pour le génie et l'érudition de Chilly Gonzales n'en est pas moins fort.
C'est donc logiquement que quand le premier a annoncé une tournée pour son nouvel album, mon cœur a fait un bond, quand j'ai découvert qu'il collaborait avec le second sur celui-ci, j'en ai été d'autant plus heureux, et quand j'ai découvert le magnifique Tearjerker, j'étais aux anges.
Passées quelques complications supplémentaires (tu l'as ?) pour obtenir un billet, j'ai pu prendre place dans la Volksbühne de Berlin, théâtre du début du siècle dernier dont l'ambiance se prète parfaitement à ce Room 29. Sur nos sièges, nous attendent une note présentant notre personnage et les autres protagonistes du spectacle, ainsi qu'une clé portant le numéro 29.
Si il faut retenir quelque chose de cette représentation, c'est que ce n'est pas juste un concert. Les deux musiciens ont l'habitude de beaucoup parler avec leur public et ont également expérimenté d'autres moyens de communication comme la radio (j'ai par exemple de très bon souvenir de celle que Chilly Gonzales animait le dimanche soir sur la radio regrettée Le Mouv'). De ce fait la performance mèle musique, théâtre, danse, vidéo, on assiste même à la présentation d'un powerpoint ! On sent que les deux compères s'amusent à faire des choses qu'ils n'assumaient pas forcément dans leurs projets précédents, certains de leurs ressorts tiennent plus du spectacle de marionnettes pour enfants que du concert, ou même du théâtre. Mais devant leur talent, nous n'avons aucun problème à être pris pour des enfants.
La setliste se cantonne à l'album joué dans l'ordre, ou plutôt raconté, étant donné la forte teneur narrative de celui-ci. Ils fournissent au passage l'explication de texte, présentant anecdotes et photos à l'appui les différents personnages impliqués. L'écoute de l'album, déjà excellent, n'en devient que plus intéressante par la suite.
Comme sur l'album, Chilly Gonzales parvient à faire paraître la composition simple, mais nous emporte avec son talent pour remplir l'espace avec son piano, qu'il accompagne du Kaiser Quartett sur une partie des pistes tandis que Jarvis Cocker montre une fois de plus son talent pour faire passer des émotions, qui rend son jeu de scène parfois un peu incongru mais touchant malgré tout, notamment sur l'enchaînement Daddy, You're Not Watching Me chanté depuis l'intérieur (!) d'une télévision et The Other Side interprété depuis le public. Et même si Ice Cream As Main Course est un final génial pour un album comme pour un concert, le duo décide de prolonger le plaisir avec une reprise de Paper-Thin Hotel de Leonard Cohen, seul titre hors album, on aurait aimé en voir encore plus mais toutes les bonnes choses doivent avoir une fin y compris ce concert qui en partant d'un album de 50 minutes et en y ajoutant moult interludes flirte avec l'heure et demie.

Il est probablement trop tard pour voir le spectacle à peu près n'importe où, mais à défaut de mieux, une partie du concert au ARTE Concert Festival 2017 est visible ici :


jeudi 28 août 2014

Masshysteri, ou pourquoi maintenant Youtube m'envoie des pubs en suédois


Tout a commencé en 2007, me rendant à un festival dans la Bretagne profonde, je me retrouve ébahi devant la nullité d'un concert de Mass Hysteria, qui reste encore pour moi une référence en matière de concert de mauvais goût...

En réalité tout a commencé il y a quelques mois quand j'ai entendu Losing to the Dark de La Sera sur Stereogum. Je ne m'étais jamais intéressé à sa musique jusque là, ni en solo, ni avec les Vivian Girls (dont j'ai pourtant un album en sommeil dans mon disque dur depuis des lustres), j'ai pourtant succombé bien vite sur tous les plans. Et par le biais des mix Youtube, ne voilà-t-il pas que je tombe sur une vidéo des Vivian Girls chez un disquaire, où après quelques démonstrations de bon goût, Katy Goodman présente un album de Masshysteri. Étant donné la proximité avec le nom de nos imbuvables rockeurs hexagonaux, je me suis vite intéressé à ces punks suédois (dixit Wikipédia).

Si le groupe est aujourd'hui défunt et ses albums difficiles à trouver, obtenir ceux-ci de manière plus ou moins légale (personne ne vous a indiqué ce lien vers Vår del av Stan, leur premier album) vaut le coût, ne serait-ce que pour entendre des suédois, chanter pour une
fois en suédois.
Et quand on goûte l’efficacité de cette langue, on en vient à se demander ce qui a poussé Pelle, Peter, Bjorn, John ou encore les Sahara Hotnights (pour caser plusieurs groupes du top 10 de mes pires concerts dans le même article) à l'abandonner.
Il faut avouer que ne rien comprendre permet d'apprécier pleinement un punk-rock à l'énergie pure, comme quand on était encore mineurs et qu'on s'en battait les couilles de la production, de savoir si la batterie jouait autre chose que boom boom tchack, quand un album pouvait utiliser de bout en bout la même harmonie entre la voix masculine et féminine, on s'en rendait à peine compte.

Écouter Masshysteri c'est revenir à pourquoi on écoutait du rock à la base. On s'en foutait des textes et on pouvait bien chanter "Go go go j'ai bu le soda !" (Botten Är Nådd) ou "Donc qualité haut la musique ! ha !" (Dom Kan Inte Höra Musiken) sans réfléchir au sens de tout ça.



En bref, rien de nouveau mais j'avais envie de te parler quand même. Et si jamais tu veux du neuf, tu peux écouter Hour of the Dawn de La Sera, pour constater qu'elle n'a pas seulement bon goût.



mercredi 26 février 2014

Running from a lucky past

Dans la collection "retour en 2005", je vais reparler de Maxïmo Park.

Si à la sortie de leur premier album, personne n'avait crié au génie (à raison d'ailleurs), s'y replonger aujourd'hui donne l'occasion d'admirer des compositions calibrées qui ont bien mieux vieillies que celles d'autres groupes plus huppés à l'époque.

Sur leur deuxième essai, le groupe parvenait à faire encore plus tubesque, mais soulevait ses premiers problèmes, dont on peut trouver évocation dans le "I'm not a man, I'm a machine" de Our Velocity : qui de l'homme ou de l'électronique prendra le dessus ? Après l'excellente défense de l'album sur scène, on avait bien envie de répondre l'homme, mais le groupe s'était perdu dans la machine par la suite : il y avait peu de choses à sauver de Quicken the Heart, et même du point de vue scénique il manquait quelque-chose. Tant et si bien que j'avais complètement ignoré le 4ème album (il faut dire que le faux clip maison de Hips and Lips, à base de poupées gonflables ne donnait pas spécialement envie) et le solo de Paul Smith.

Mais ça c'était avant de tomber sur Leave this Island, qui parvenait à retrouver un équilibre avec une voix plus posée et des envolées synthétiques qui ne sonnaient pas hors de propos pour une fois, même le Brain Cells sans guitare en face B sonnait vrai. Je me suis donc dirigé vers Too Much Information malgré sa pochette hideuse (de ce point de vue là, la baisse de qualité est constante depuis le premier album).

L'album est une réussite, ce n'est plus du "à toutes berzingues" de bout en bout mais les temps forts et faibles du disque sont parfaitement maitrisés, la voix de Paul Smith parfaitement placée de bout en bout et c'est vraiment cette souplesse vocale qui porte l'album. My Bloody Mind est l'exemple parfait de cette impressionnante souplesse : car savoir changer de registre en cours de morceau pour un groupe est une chose, pour le chanteur, réussir à suivre en est une autre, et pourtant ce bon Paul s'en sort à merveille !

Même si l'album s'avère quelque peu inégal (la face A est un bon cran au dessus), il signe un excellent retour de la part d'un groupe qu'on aurait pu croire perdu.

They say that the world was built for two, ou comment je n'ai rien compris à Fauve

J'aime le débat, les choses qui ne font pas l'unanimité, et en général j'aime donner mon avis, tranché ou non (en général tranchant) sur le sujet, même si c'est rarement sur ce blog (à l'exception peut-être de mon article d'il y a deux ans sur la fermeture de Megaupload). Et si il y a un groupe qui fait débat et ne laisse pas indifférent ces derniers temps, c'est bien Fauve.

Ma découverte du groupe remonte à environ un an. Comme beaucoup, la première écoute des Nuits Fauves a déclenché une grosse curiosité, je n'avais pas mordu à l'hameçon pour d'autres avant eux qui avaient joué la carte de l'indépendance : pas de presse, pas de label, mais là, leurs références rap et foot m'avaient eues au moins temporairement, parce que si la musique intrigue très vite, elle lasse rapidement aussi.

Au moment de la sortie de l'EP, je prévoyais un article que je n'ai jamais écrit opposant deux aspects développés sur sa vingtaine de minutes. D'une part le groupe était un peu aux adolescents ce que Marc Lévy est aux ménagères : un contenu pas éblouissant et chargé de poncifs mais auquel on ne reproche rien parce qu'il les fait se sentir mieux (et avec le trou de la sécu, tout ce qui réduit le nombre de consultations de psychologues et la consommation d'anti-dépresseurs est bon à prendre). D'autre part, l'album se conjuguait vraiment au pluriel, avec un franc encouragement aux auditeurs : Osez !

J'avais des éléments de compréhension, mais au fond, il m'en manquait énormément, et ça, je l'ai constaté juste avant la sortie de l'album : j'ai fêté mon anniversaire que je partage avec ma cousine, de six ans ma cadette. On s'entend à merveille, mais force est de constater que ce n'est pas grâce à nos goûts communs en matière de musique : elle a assisté au concert des Jonas Brothers et m'a offert un poster de Justin Bieber, auquel elle reste fidèle malgré ses frasques, tout comme à Miley Cyrus. Du coup quand elle m'a dit qu'il fallait que je retrouve un boulot à Paris, et par extension, un logement là-bas d'ici mai, la dernière réponse que j'attendais à mon "Pourquoi ?" était bien entendu "Pour m'héberger pour le concert de Fauve".
D'un seul coup, ma sous-estimation complète de la portée du groupe éclatait au grand jour. Il faut bien avouer que j'avais déjà eu des surprises sur Facebook : ça ne me viendrait pas vraiment à l'esprit d'inviter mes différents amis fans du groupe à une même soirée.

En réalité, malgré une musique pas évidente d'accès et en décalage avec la pop aussi bien francophone qu'internationale, Fauve a une visibilité énorme qui leur permet de s'inscrire dans l'exception culturelle française mais avec une transversalité assez rare. Une chose est sûre : le fait que leur musique draine un public d'influences aussi diverses, tout en étant à ce point éloignée des conventions ne peut qu'annoncer du positif, et ce sans même parler d'apprécier les chansons.

Les chansons, parlons-en justement, il y a deux degrés d'écoute : au casque pour constater l'efficacité instrumentale, sans trop d'originalité mais avec des lignes de basse entêtantes. Ce premier degré est vraisemblablement assez peu privilégié face au second : l'écoute avec un système d'enceintes bien mais pas trop énorme, voir avec un portable, qui oblige à se concentrer sur le texte, et c'est là que ça se mitige, avec certains passages où l'on s'attend d'un moment à un autre à entendre le mot aware, tant ils font penser aux élucubrations de Jean-Claude Van Damme. Le côté "brut de décoffrage" du texte emprunté au fauvisme peut vite lasser, mais surtout, l'adhésion suppose d'accepter l'existence de certains concepts comme celui d'âme sœur, en filigrane sur une partie des morceaux. Il faut avoir choisi comme protection face à l'adversité, l'idéalisme qui ne censure pas mais incite à la passivité, plutôt que le cynisme qui pousse à ne compter que sur soi-même pour avancer. Car cet album exprime un idéalisme quasi-sectaire, et divise donc autant qu'il rassemble des gens que l'on n'imaginait pas rassembler.

Reste donc à voir ce que deviendra le groupe : parviendra-t-il à gérer un public aussi diversifié ? Et qu'est ce que deviendra ce public ? les portes s'ouvriront-t-elles pour ceux parmi eux qui créent, et oseront-ils les enfoncer ?

lundi 3 février 2014

Handle with care

J'ai toujours eu plein de bonnes excuses pour ne pas écrire d'articles j'en ai manqué pour cet énième article de retour.
Pourtant j'étais en recherche d'emploi, je manquais donc quelque peu d'excuses, et pourtant j'ai bougé un peu, j'ai revu les Sparks et Wire à Paris, j'ai vécu mon festival des Inrocks à la plus haute moyenne d'âge dans le public à Nantes et j'ai suivi Anna Calvi dans sa tournée des villes moisies en allant jusqu'à Angers (ville où, au passage je passe les premiers mois de 2014, et qui doit encore me convaincre de sa qualité culturelle, parce qu'une ville qui met des enceintes pour diffuser de la soupe dans son centre-ville, y a comme un problème ...). J'ai aussi pris de vraies vacances, pour la première fois depuis plus d'un an, ce qui va m'amener à la suite de l'article.

Car l'idée de cet article, c'est de parler, parmi toutes les soirées que j'ai vécues ces derniers mois, de celle où je me suis retrouvé quelque-part entre l'Europe de l'Est et Leipzig, à Berlin.
En tant que monomaniaque convaincu, je suis allé voir sur LastFM ce qu'il se passait, et l'occasion s'est présentée de rattraper mon passé avec les Wave Pictures, dans cette même ville.
En effet, si techniquement, j'avais déjà vu le groupe lors d'un festival magique ici même, dans les faits, le charme sombre des maturités estivales, associé à l'ambiance au top niveau de la night (ouais, j'associe Verlaine à Willy Denzey sans aucun scrupule) m'avaient amenés à boire un peu plus que de raison ce soir là, et avaient de ce fait pas mal limité mes souvenirs du concert. Revenir sur les lieux du crime pour revoir le groupe à plus de 50% de mes capacités, ça n'avait pas de prix (et puis, même au guichet c'était pas bien cher).



La première partie, sur laquelle je vais m'étendre, Skiing, est du cru, on sent d'ailleurs qu'ils ont des potes dans la salle, et la montée sur scène de ma voisine de fosse, que j'avais particulièrement soupçonnée (Susanna du groupe Brabrabra, pour la petite histoire), m'a confirmé la qualité de mon instinct en la matière.
On sent dans leur musique une assez importante influence Game Theory (ou alors c'est juste que ça m'a marqué puisque c'est aussi une de mes découvertes de ces derniers mois ...), autant dans la voix de fausset que dans le son de guitare. Mais ce qui marque c'est la recherche dans le jeu, terme qui doit ici être compris aussi bien dans son sens technique que ludique : on a parfois l'impression de voir des enfants se dire : "tiens, et si je fais ça, ça donne quoi ?", sauf que toutes ces expérimentations servent la musique sans divergences, tant elles s’inscrivent dans une composition de qualité.

De mes vagues souvenirs concernant le premier concert , je me souvenais quasi uniquement d'avoir chanté Spaghetti et Seagulls, sur l'album Long Black Cars. Ces souvenirs devaient au moins être de qualité, puisque le concert commence avec le dit Spaghetti, la suite fait regretter les souvenirs parcellaires : les titres de Long Black Cars fonctionnent tous à merveille, que ce soit Stay Here & Take Care of the Chickens, My Head Gets Screwed On Tighter Every Year (mon boulot en ce moment c'est de faire rentrer des articles dans une limite de caractères assez pesante, donc quand je peux sortir des titres de chanson à rallonge à côté, j'en profite !), ou encore Give Me A Second Chance, l'un des titres où le groupe lâche son arme secrète : le batteur chantant !
Même si les morceaux du dernier album sont un peu en deçà du reste, l'engagement total du groupe est partagé avec le public : les frissons montent au moment où toute la salle reprend en chœur le refrain de Strange Fruit For David.

Un concert qui laisse donc heureux, avec quelques regrets toutefois, parce que ça aurait même pu être la deuxième vague de souvenirs, donc retenez bien la leçon les enfants : même si l'ambiance s'y prête, consommez toujours avec modération !



dimanche 8 septembre 2013

Back to the Future : récidive

8 septembre 2005 :

Le titre Fireman qui a commencé leur concert de juillet dernier sur la place de la République à Paris et qui constitue également l'ouverture de Sequel to the Prequel ne peut laisser aucun doute : les Babyshambles sont de retour avec la furie et la foi.

Ce qui fait plaisir, c'est de voir que quelques mois après la fin des Libertines et après divers séjours en prison, Pete Doherty a réussi à faire les bons choix : proposer une énergie punk, mais sans sacrifier pour autant la production en proposant quelque-chose qui ne ferait pas vraiment justice au titre solo de Pete, comme la production de Mick Jones, parfaite pour la fougue des Libertines mais qui aurait pu nous laisser circonspects. On n'ose pas pour autant imaginer une production trop fine, qui en voulant trop complexifier le son perdrait les chansons pour donner un résultat trop linéaire et vraisemblablement ennuyeux.

Ainsi, l'énergie explose sur Fireman, précédemment cité, sur Maybelline ou encore Picture me in a Hospital, mais le passage à des morceaux plus calmes comme New Pair ou Penguins se fait assez bien.
D'autre part le groupe parvient aussi à aller chercher des influences autre part, plusieurs titres, Dr. No en tête de file vont piocher allégrement du côté du reggae, mais l'ensemble reste cohérent, car le groupe le fait à sa façon, là où on aurait pu s'attendre au pire connaissant un peu Pete : pourquoi pas tiens un ex-codétenu en featuring ?

Et puis il y a Cuckoo, morceau brillant qui parvient à faire un patchwork des différents éléments qui constituent l'album, et qui nous convainc si besoin était encore.

Cet album annonce donc un bel avenir à Pete Doherty et aux Babyshambles.





8 septembre 2013

Le titre Fuck Forever, qui a mis fin à la vingtaine de minutes du  concert de juillet dernier sur la place de la République à Paris ne peut laisser aucun doute : les Babyshambles n'ont plus grand chose à dire, et d'ailleurs ils nous emmerdent.

Ce qui fait plaisir, c'est de voir qu'on n'avait pas totalement raison en affirmant ça ce soir là.

 On ne va pas non plus se voiler la face : ce Sequel to the Prequel est très loin d'être à la hauteur de ce que l'on pourrait attendre du troisième albm d'un groupe dont le leader a presque 15 ans de carrière derrière lui.

Après, ce disque a le mérite de ne pas tomber dans les travers de ses prédécesseurs : on échappe à la production finie au pétard de Mick Jones sur Down in Albion, ou à la repentance fade de Shotter's Nation.
L'album est diversifié et plus direct, mais très franchement, pas grand chose de marquant à part la perle Cuckoo, le seul titre des Bumfest Demos de 2006 qui n'avait pas encore été porté sur album : une ballade lunaire mais lucide, qui prend des envolées toniques, le temps d'un interlude plein de guitares saccadées et de "oh yeah".

Et c'est à ça qu'il va falloir s'habituer avec Pete Doherty, Babyshambles, et même avec un hypothétique retour des Libertines : des albums mi-figue, mi-raisin avec un titre un peu au-dessus du lot de temps à autre.

Si j'ai envoyé cet album à mon alter-égo de 2005, c'était pour que quelqu'un puisse s'ébahir un peu dessus, parce qu'en tant que premier album, ce disque aurait annoncé de bonnes choses, en tant que troisième, il nous indique le standard auquel on pourra s'attendre dans les années à venir, et ça casse pas 3 pattes à un canard ...