mardi 7 avril 2009

It's Too Late For Peace And Love


Comme évoqué dans l'article précédent, je me suis mis à écouter de la musique plutôt indie et souvent rock sur le tard. Il y'eut de nombreuses années complètement chaotiques du point de vue musical auparavant, je commence comme tout le monde par écouter la même chose que mes parents, puis arrivé à l'âge où l'on décide de ne plus faire comme eux, et de choisir ce que l'on écoute, je me mettrais à écouter un peu tout ce qui marche, même pas volontairement, je me contente d'écouter la radio qui diffuse en direct les matchs de foot du FC Nantes ...
Mais l'époque n'est pas exactement à ça, à l'école, tout le monde écoute Skyrock, donc énervé d'entendre pour la 20ème fois une chanson qui m'insupporte, je finirais par tomber dedans pour 4 ans à écouter du rap, et quand je dis rap c'est un peu tout et n'importe quoi, le bon, le moins bon, le carrément indécent ... Enfin, toujours est-il que l'enchaînement de ces années à n'écouter que ça, peut être autant que la diffusion de plus en plus fréquente de titres R'n'B-gnognotte chiants, auront raison de mon goût (?) pour le rap. A partir de là, je vais enchaîner tous les styles au sein du rock en moins de 6mois-un an. Du "rock français à texte chiant" au "métal symphonique inconnu" en passant par le "rock sentimentalo-gnognotteux", avant que les Libertines m'écartent pour un temps de ces errances et qu'Animal Collective m'en éloigne définitivement.
Mais ici, c'est sur ma période rap que je veux m'étendre, ça m'a certes pris quelques années, mais je me suis remis à apprécier certaines de ces "errances" que j'avais reniées. Ça a commencé par Outkast et le Saïan Supa Crew, puis, encore plus récemment, j'en suis venu à regretter d'avoir vendu pour une bouchée de pain sur ebay une partie de ma collection de l'époque. J'ai donc ressorti mes vieilles, autant qu'invendables cassettes, et le pauvre baladeur qui va avec, et je me suis remis à écouter, et, peut être par pure nostalgie, peut être parce qu'une partie des enregistrements sont bons, à apprécier. Sauf qu'une des choses que l'on a oublié, depuis le temps qu'on a pas écouté de cassettes, c'est que quand le baladeur a consommé ses piles, le phrasé d'Eminem est ralenti au point de devenir complètement ridicule. Donc dans ces moments de dèche de batteries, je reviens en 2009, et j'écoute Mongrel.

Avec Mongrel, passé la première surprise d'entendre un album dans sa généralité Hip Hop, étonnant étant donnée la composition du groupe, on se rend vite compte qu'à l'image de sa pochette, il présente plusieurs visages. Au départ, on ne sait pas trop si cette pensée est influencée ou non par la composition du groupe, mais on a un peu l'impression avec Barcode d'entendre une chanson des Arctic Monkeys avec plus d'électronique, mais rapidement les couplets rappés prennent le dessus, et ce son Hip Hop plus dense, dominera le disque, bien qu'on y décèle une instrumentation à base de guitare basse et batterie bien plus classique en arrière plan. A vrai dire il n'y a que Alphabet Assassin sur laquelle, on a plus rien, ni de cette instrumentation, ni de ces refrains quelque peu lunaires que l'on trouve sur Hit From The Morning Sun, Lies ou bien All Your Ever Afters, refrains qui évoqueraient presque Gorillaz, si on était pas à 100 lieues de l'aspect "groupe vaguement gag, jouant autant sur l'imagerie que sur la musique". A la manière de la majorité des albums rap, et malheureusement d'une très faible minorité d'album plus rock, les intermèdes instrumentaux ne sont pas négligés avec Off The Leash et d'une certaine manière Better Than Heavy, le morceau qui part dans tous les sens à l'image de l'album (je sais, c'est hyper facile de dire que le morceau éponyme est à l'image de l'album). Enfin, le groupe sait aussi se faire bien plus hargneux, avec un Act Like That ou un Better Them Than Us, qui n'est pas sans rappeler le "nous contre eux" de certains de nos rappeurs hexagonaux, en même temps je trouve à ce morceau quelque chose de presque dansant, il y'aurait quasiment de quoi en faire un hymne.
On tient donc là un album qui, si on fait l'effort de rentrer dedans, est loin d'être le moins bon d'une année déjà très bien fournie (alors qu'on en est pas encore à la moitié).

Dans un monde idéal, plusieurs autres bons albums du groupe nous attendraient, les Arctic Monkeys s'arrêteraient et Alex Turner se consacrerait uniquement aux Last Shadow Puppets, les Babyshambles se sépareraient au profit d'une reformation des Libertines qui enverrait chier les gros chèques des festivals et le plan A pour revenir à l'esprit de leurs premières chansons, John Hassall reviendrait pour chanter Sister Sister et tout irait pour le mieux ...
Mais nous ne sommes pas dans le monde idéal, et les side projects qui durent sont les Raconteurs dont chaque album nous désole un peu plus quand on sait que Jack White peut faire bien mieux. Better Than Heavy restera donc probablement le seul album de Mongrel, ce qui semble une bonne raison de plus de ne pas passer à côté.

6 commentaires:

The Cat Claw a dit…

D'accord pour une séparation des BS au profit des Libertines, par contre pour les Arctic, je dis NON ( avc un grand N, pour reprendre les termes de Fool !) *Mr.Green*
Non mais faut pas exagérer quoi, ok les LSP ça vaut peut-être bien les Arctic Monkeys, mais bon, c'est pas comparable quoi!

Bon j'irais écouter cet album, on ne sait jamais, t'as quand même bon goût ( Belle & Sebastian j'adore, meêm si mes potes se foutent de moi quand j'écoute ça, parce que c'est un peu naze comme nom de groupe selon elles ! )

Et au fait, tu entends quoi par "rock sentimentalo-gnognotteux" ??
Ca m'intéresse!

Ah et dernière chose: pourquoi ce titre ??
( ça m'intéresse également ! )

Heard a dit…

Mongrel c'est assez diamétralement opposé à Belle & Sebastian quand même, enfin ...

Le "rock sentimentalo-gnognotteux" fait réference à l'époque où je m'ébahissais devant le premier album de Maroon 5

Et le titre c'est un passage d'une chanson de l'album (Act Like That je crois bien) qui m'a marqué.

Juliet a dit…

t'imaginer écoutant du rap ou t'ébahissant devant le premier album de Maroon 5 provoque chez moi une joie certaine et inattendue. Tu es plein de surprises.

Heard a dit…

Que veux tu, on a tous eu des doutes sur notre existence dans notre jeunesse, que la personne qui n'a jamais écouté le moindre mauvais groupe dans toute sa vie me jette la première pierre.

Et je tiens à préciser (pour me la jouer un peu vieux blasé) qu'à l'époque l'internet haut-débit était peu répandu, donc fallait pas ésperer utiliser internet pour chercher de la musique, donc c'était vraiment pas facile d'écouter autre chose que ce qu'on nous mettait sous le nez.

Juliet a dit…

Non mais je ne critique pas, moi aussi j'ai connu la médiocrité musicale globale, on est tous passé par là.

Pour ce qui est de la rage des deux filles devant moi, je t'explique: en fait ces deux grognasses étaient au premier rang, et c'était précisément l'endroit de la salle où tu souffrais le plus puisque tu te retrouvais les jambes écrasées contre la scène très basse, mais en même temps dans ces circonstances ta douleur, tu la prends sur toi et tu la ferme parce que t'as quand même la meilleure vue. Mais elles, elles se retournaient avec des airs de bergers allemands en rut (bave aux lèvres, yeux exorbités et regard de maniaque, etc...) et me poussait violemment, pensant peut être que si elles me maintenaient à distance, c'est toutes la fosse et donc la quinzaine de mecs très joyeux et passablement imbibés qu'elles allaient retenir. Sauf que grosse erreur, le mouvement s'inversait violemment et moi je prenais un malin plaisir à les compresser un peu plus. Mais cette fois-ci je n'ai pas usé de violence directe. Parfois je prends sur moi, de toute façon j'étais trop euphorique pour vraiment vouloir du mal à mon prochain.

Juliet a dit…

en fait l'explication est simple, ils ont fait rentrer de manière prioritaire les membres de la Special Unit Mando Dioa de Paris, dont je ne fais pas partie. C'est un espèce de groupement de fans qui fait leur promo.