vendredi 9 juillet 2010

Somehow I stay thin, while the other guys go fat


Puisqu'il y a des groupes dont on ne peut toucher un mot que quand ils ont droit à des rééditions, aujourd'hui, je vais te parler de Big Audio Dynamite, groupe formé par Mick Jones à son éviction des Clash et dont le premier disque This Is Big Audio Dynamite est ressorti il y a quelques semaines.

Je sais pas si je te l'ai déjà dit mais mon disque préféré des Clash est Sandinista!, pour sa liberté et son absence totale de limite : faire chanter le batteur pour la seule fois sur un disque des Clash, ouvrir l'album avec un enchaînement entre un titre qui dit coucou au hip hop et un autre qui fait bonjour à la Motown, balancer plusieurs titres qui tendent sérieusement vers le rockabilly, puis 4 ou 5 dubs, faire chanter à des enfants une de leurs chansons sur le chômage, amener un chien dans le studio pour enregistrer le final d'un titre ... Sur ce disque, absolument tout est possible, tout.
Après la suite est connue, le groupe a mis au moins 10 ans avant de toucher un seul centime grâce aux ventes de l'album (en même temps, quand tu sors un triple vinyle au prix d'un simple, faut pas t'attendre à gagner beaucoup), la presse l'a descendu en flèche, seule une moitié s'est rétractée depuis. Enfin, le groupe a continué son bonhomme de chemin en sortant un disque avec de bons gros tubes de derrière les fagots.

Si je te parle de Sandinista!, c'est parce que chez BAD, on retrouve complétement cette liberté, à la différence près que Mick Jones étant tout seul, on a d'un côté plus de trouvailles à partir de samples, de plus grandes similitudes avec le hip hop; et de l'autre on n'a plus de traces ni de rockabilly dans les chansons, ni de Joe Strummer ou de Paul Simonon dans les clips du groupe, enfin si, admettons, mais sachant qu'ils jouent des flics empêcheurs de tourner en rond, au final c'est une façon de plus d'affirmer sa liberté tout en envoyant indirectement à son ancien groupe le message : "vous êtes quand même pas drôles" (par la suite, la formule retard/pétards à l'origine de son renvoi a d'ailleurs fait des miracles en matière de production, débouchant sur de très grands disques comme Down In Albion de Babyshambles).

En ce qui concerne l'album en lui même, on peut déjà repérer que grâce à cette réédition, l'album est passé dans les rayons variété internationale de chez Leclerc, ce qui réserve d'agréables moments : quand tu fouilles dans les bacs à vinyle, avec du BAD en bande son et que tu entends des pré-pubères se balader dans le rayon en se demandant où elles peuvent trouver les disques de Lady Gaga, le choc quoi.
À part ça il est composé de titres imprévisibles, avec des sons qui sortent de nulle part, comme les extraits de Western sur Medicine Show (dont tu retrouveras le clip en dessous), après plusieurs écoutes, c'est vraiment cette impression de liberté qui reste en mémoire, ainsi qui le tube E=MC² qui a le bon goût de parler de relativité (et qui est au passage beaucoup plus exact du point de vue de la physique que le Speed X Distance = Time des Blonde Redhead).

Sur ce je te laisse avec le fameux clip, j'aurais plein de choses à dire qui n'ont rien à voir avec le groupe, mais elles attendront un prochain article.

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