mardi 31 juillet 2012

Careful with that axe


Comme je l'ai déjà dit entre les lignes lors de ces 3 derniers articles, je suis actuellement en stage à Leipzig en Allemagne. L'occasion pour moi de voir si ils sont musicalement mieux lotis que nous de l'autre côté du Rhin.

Jusque là j'avais juste assisté à un festival étudiant, assez proche des festivals étudiants francais, sauf que les campus sont plus jolis, les gens mieux habillés et la bière et la musique meilleures. Ça casse pas toujours des briques hein, mais quand tu vois que sur un festival étudiant francais tu te retrouves systematiquement à voir La Ruda, Dub Incorporation ou La Ruda et Dub Incorporation alors que là les groupes ont des noms aussi cools que Fuck Art Let's Dance (en réalité c'est de la pop à guitare pas d'une folle innovation mais ça reste rafraichissant) ou que tu peux voir des groupes de Math Rock dans des amphithéâtres (une expérience très recommandable, bian placé tu peux apprécier un splendide mélange de musique et de résonance, on ne devrait faire jouer tous ces groupes instrumentaux bruitistes que dans des amphithéâtres).

Ça c'était encore aux premiers jours de mon stage, soit début juin. 2 mois plus tard, j'ai eu confirmation de 2 choses dont je me doutais sur moi : la première, je ne suis pas fait pour travailler dans la recherche, la seconde, je suis incapable de vivre en colocation.
Pour éviter un pétage de plomb assez désagréable, je suis parti à Berlin, il y avait le Down By The River Festival, où je ne connaissais que les Wave Pictures et Coming Soon, qui ne jouaient pas en personne mais étaient representés par 3 de leurs side-projects (que je n'avais cependant jamais entendus).

Alors je t'épargne un voyage pas trépidant, j'arrive vers 15h sur le festival, soit une heure après le début, y a un mec qui joue de la guitare tout seul devant une toute petite cabane, je fais un rapide tour : y a plus de bars que de scènes, et ceux-ci sont même plus grands, puisque la "Main Stage" doit être d'une largeur d'environ 4m. Sinon le lieu est on ne peut plus idyllique, comme le nom du festival l'indique au bord d'une rivière, ce qui donne des scènes un peu surréalistes avec les touristes en bateau qui font coucou à des festivaliers plus ou moins poilus et alcoolisés (il y a même eu des gens en train de faire la fête avec techno en musique de fond), festivaliers qui sont vivement encouragés par le speaker. Oui parce que ce qui surprend dans ce festival c'est le speaker, au départ j'avais lu que le "programme" était animé par MC David Deery, j'avais compris ça comme un mec qui passait des disques, quelle ne fut pas ma surprise quand à la fin du bout de concert auquel je venais d'assister, un mec avec un short et des bretelles est arrivé devant la scène avec un mégaphone pour crier "allez, c'était super cool, maintenant on va tous à la grande scène allez suivez-moi *WOUHOUHOUHOUH* (sirène en option sur le mégaphone)", bon, en réalité si j'avais regardé son site ou l'une de ses vidéos j'aurais su à quoi m'attendre, mais en même temps quand tu décides la veille pour le lendemain d'aller à un festival tu prends le parti d'être surpris. Pour revenir sur le surréalisme du festival, il faut d'imaginer le lieu (des photos peuvent aider éventuellement), on est coincés entre des immeubles délabrés de l'ancien Berlin Est, dans un espèce de parc avec des structures en bois de différentes hauteur, un peu coupés du monde comme si on était aussi sur un bateau, pour ajouter au tableau, des "sculptures" d'animaux d'inspiration vaguement manga surplombent un immeuble ou encore la cabane qui constitue la petite scène.

On parle souvent des festivals en disant qu'il leur manque l'ambiance intimiste des petites salles, sur ce festival l'ambiance intimiste elle est pleinement là, puisqu'en plus de la proximité pendant les concerts, les groupes se mélangent volontiers au public par la suite (ce qui arrive aussi dans d'autres festivals, il est vrai, mais ici le festival est tellement petit que c'en est d'autant plus flagrant).


Du point de vue musical, il y avait donc à voir des groupes pop-rock à guitare basique mais joyeux (Frozy ou The Gondors) du one-woman-band à guitare pas joyeux (Breaking The Bell Jar), des riot grrrls d'Amérique du Sud (Las Kellies) des groupes qui réussiront à convaincre David (The Pirouettes, au sujet desquels il déclarera "je ne savais pas que les français pouvaient faire de la bonne musique" ou l'excellent Seth Faergolzia qu'il demandera en mariage après nous avoir encouragés à réclamer 3 rappels) et nous aussi par la même occasion, du flamenco auquel je ne prêterais aucune attention, ayant bu quelques verres de trop et étant trop occupé à manger des tacos hors de prix (mais quand tu ne t'es nourri que de bière depuis le midi tu fais pas la fine bouche), des one-man-band qui font un peu comme Dustin Wong, mais avec plus de sons différents (en gros qui usent et abusent de boucles pour faire leurs chanson, comme SJ Esau) et puis les excellents Lobster Boat, projet croisé des Wave Pictures et des Coming Soon, que je ne connaissais pas mais fort appréciables. D'autant plus que leur concert a peut-être été plus long que celui des Wave Pictures, qui jouaient en dernier en extérieur avec pas loin d'une heure de retard sur l'horaire prévu (en même temps faut s'imaginer que les temps de passage des groupes sont fixés par le nombre de chansons restantes à jouer que les membres de l'organisation indiquent au groupe, va tenir un planning), peut-être pour ça qu'on a eu droit à un faux rappel (mais David Tattersall qui te joue 15 secondes de chansons et s’arrête net, c'est tout de même cruel). En ce qui concerne la suite, je commençais à ne plus trop tenir debout avec la fatigue et les quelques bières qui étaient passées derrières la cravate, donc quand j'ai vu que Mount Analogue ne jouaient finalement pas directement après la fille qui tentait de parler de Woody Guthrie pendant que la moitié du public gueulait "on veut de la musique", j'ai préféré rentrer que prendre le risque de me faire réveiller à la fin d'un concert par un type avec un regard inquiet.

Cet article est assez bâclé, et crois-bien que j'en suis désolé, mais si j'avais tenu à l'écrire correctement je ne l'aurais jamais terminé et il n'aurait pas non plus décrit correctement l'ambiance du festival. Et puis accessoirement j'ai d'autres articles sur les rails qui attendaient que celui-ci soit publié.

2 commentaires:

D A N C E T O T H E T U N E R a dit…

Tiens c'est marrant, je viens de passer une bonne semaine à Leipzig. J'ai remarqué au moins une chose : les affiches (d'un point de vue graphique) de festivals donnent souvent bien plus envie qu'en France...

D A N C E T O T H E T U N E R a dit…

Oui beaucoup, à vrai dire après un tour en centre-ville j'ai surtout passé du temps à Connewitz (où il y a de quoi faire) & un petit peu à l'Ouest. Tu y restes encore longtemps ?