mercredi 21 novembre 2012

The Haunted Proof


À peines mes tentatives de rattrapage de retard de revues entamées, je commence déjà à digresser.

Ouais parce qu'aujourd'hui je vais parler filles, en commençant par Bat For Lashes.

Je t'avais déjà dit tout le bien que je pensais de Laura, et tout reste vrai. Sauf que, si le titre est de loin le meilleur de l'album, et si All Your Gold, le second extrait était de bonne facture aussi, The Haunted Man sonne dans son ensemble plutôt insipide
La faute peut-être à trop d’électronique qui nous font oublier qui on écoute (Oh Yeah, Marylin, Rest Your Head), au côté braillard/entêtant se voulant machinesque (néologisme issu de Florence + The Machine) de certains titres (The Haunted Man, Lilies, ou encore Rest Your Head, je pense que tu comprendras que j'ai vraiment du mal avec cette chanson).
Toujours est-il que cet album, le troisième et donc celui de la maturité et de toutes ces conneries ennuyantes, pue beaucoup trop la rentrée dans le rang et est totalement dénué de la candeur tant appréciable des 2 premiers disques. Après tout, la Khanette a 33 ans, peut être que musicalement il n'y a plus tant que ça à en attendre.

Tel que tu me connais, tu sais que je ne vais pas m'arrêter là, tout féru d'oppositions que je suis.

Je vais donc te parler de Kate Nash. Elle, on l'a entendue en 2007 : à l'époque, on s'était dit : "ouais, c'est mignon, enfin bon ...", il faut avouer qu'un titre comme Foundations était à la fois bien orchestré et produit, mais relativement lisse et chiant au fond.
Et puis elle avait annoncé son second album avec I Just Love You More, sur lequel on avait plus l'impression d'entendre Karen O, même si My Best Friend Is You restait dans l'ensemble un prolongement de Made of Bricks.

Sur l'EP Death Proof, le changement de voie/voix est consommé, la ligne de basse de la chanson titre, inspirée du film de Tarantino, nous cueille d'entrée et ne nous laisse aucun doute. Mais ce qui est fort appréciable, c'est que tout en proposant de la nouveauté, la demoiselle ne se limite pas à du garage un peu sale. même si I Want a Boyfriend est criarde bien comme il faut, Fri-end reste sucrée, mais avec un trait de whisky par dessus pour faire flamber le dessert de ce dernier repas avec cette personne qu'on avait prise pour une amie. May Queen joue sur un registre à première vue à contre-emploi de l'EP : tout en clavier et douceurs, mais avec une voix légèrement éraillée qui témoigne du virage effectué. Et puis il y a cette reprise de All Day and All of the Night des Kinks, dont ma hantise à la première écoute était qu'elle fusse de la même facture que l'horreur concoctée par Ray Davies et Billy Corgan sur See My Friends en 2010. 
Loin de là, la reprise est pleine de tension, mais nous montre que pour suggérer celle-ci de manière véritable, un petit orchestre à corde s'avère bien plus adapté que n'importe quelle guitare saturée. Bien entendu, les refrains s'accompagnent d'explosions de guitare, mais l'interprétation est pleine de subtilité et fait durer le plaisir sur 5 minutes : une vraie bonne reprise.

Et grâce à cet article, je peux ajouter "vanter la musique de Kate Nash par rapport à celle de Natasha Khan (tiens, elles ont les mêmes initiales mais à l'envers !)" à la liste des choses que je n'aurais jamais pensé faire il y a 5 ans mais qui ne me semblent pas anormales aujourd'hui, avec "boire plus de vin que de bière", "vouloir savoir parler allemand" ou "écouter sans honte des disques des années 80 avec de la basse en slapping".

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